Le mercredi 12 avril , 21 « bartassous » motivés et plein d’entrain se sont retrouvés à la gare routière de Millau, aussi déserte à cette heure matinale que certains coins du causse qu’ils prévoyaient d’arpenter.
Après un voyage en bus bien au chaud jusqu’à Lodève qui a permis à chacun de mesurer distance et dénivelée à parcourir avant de regagner ses pénates, nous nous retrouvons à la gare routière de Lodève au départ de la première étape qui doit nous conduire au Caylar . Un petit arrêt pour la photo souvenir devant le portail de la cathédrale Saint Fulcran et déjà un premier raidillon à gravir pour s’échauffer les mollets et atteindre le plateau des Tuilières et son site paléontologique connu pour ses belles empreintes de fougères.
La pente se fait douce et le sentier traverse un paysage méditerranéen de garrigue coloré par le jaune de genêts d’Espagne et le blanc des prunelliers, passe par les beaux villages de Soumont et de Fozieres avant d’atteindre Soubès au pied de la première grosse difficulté constituée par la montée sur le Larzac.
Pas de quoi faire reculer nos « bartassous » et les quelques kilomètres à travers les vignes et la magnifique forêt de pins sont vite « avalés ».
L’arrêt casse croûte aux ruines de la Chapelle Saint Clément de Man nous permet de souffler un peu et surtout d’admirer le magnifique point de vue avec au premier plan les avants causses et la vallée de la Lergue, au second plan le cirque de Mourèze et le pic de Vissou et en arrière plan Sète et la Méditerranée.
Après un deuxième arrêt aux ruines imposantes de l’ancienne ferme du Mas de Rouquet et son parc d’arbres centenaires, nous traversons un petit chaos dolomitique en marchant sur le « gresou » puis la vue se dégage à l’approche de la source de « la Padenette » et nous cheminons alors à travers les « pelencs » dans un paysage aux « standards » plus caussenards et aux vastes horizons.
Après 28 km et 1000 m de dénivelée, nous avons pu profiter pleinement de la qualité de l’accueil et de la cuisine du gîte du Caylar en savourant un plat de lasagnes digne de la meilleure trattoria.
Quelques « bartassous » ont même profité de la soirée pour faire l’ascension du Roc Castel et ses 752 mètres.
Le deuxième jour, après une nuit réparatrice, nous entamons la deuxième étape sous un ciel menaçant mais qui laisse entrevoir quelques coins de ciel bleu.
Pas de quoi nous faire reculer d’autant que le sentier emprunte pendant plus de 3 km une magnifique « bouissière » qui offre un abri des plus efficaces contre les assauts du vent.
Après avoir franchi la frontière Aveyron / Hérault, le ciel se déchire enfin et le soleil se fait plus généreux à notre arrivée à la Couvertoirade ce qui nous permet d’avoir depuis le col des Fourches une vision originale et panoramique sur la cité templière que nous ne faisons que traverser car encore endormie dans une torpeur quasi hivernale.
Par de larges pistes nous atteignons la ferme de Belvezet (belle vue en occitan), nous prenons le temps d’en admirer l’architecture templière, passons devant la magnifique lavogne dallée symbole de l’agro pastoralisme caussenard et arrivons à la Blaquererie où le casse croûte de midi est vite expédié car les « marsincades » se succèdent sans répits et les abris sont rares.
Après une traversée d’une belle pinède, nous débouchons sur une large clairière qui abrite la gare de Font-vive et attendons vainement un train qui ne viendra jamais, la ligne Tournemire / le Vigan étant désaffectée depuis 1951.
En désespoir de cause, nous empruntons le large chemin qui remplace la voie ferrée, laissons de coté les Canalettes et ses fameuses canoles pour atteindre l’Hospitalet du Larzac où nous faisons halte place de l’Église devant le zoo fondé par le docteur Reynaud. Ce zoo, fermé depuis 1971, présentait une collection d’oiseaux locaux et exotiques dont le célèbre aigle.
La pluie menaçant, nous traversons rapidement les bois de « la Crémade », un petit crochet pour une halte à l’ermitage Saint Amand et c’est l’arrivée à la Cavalerie.
Après 30 km et 600 m de dénivelée, chacun a pu profiter alors d’un repos bien mérité au coin du feu allumé fort opportunément par la propriétaire du gîte. Les conversations vont bon train dans la bonne humeur autour d’un savoureux « pelou ».
Là encore, hébergement et repas furent largement à la hauteur.
Le troisième jour, dans la fraîcheur du matin nous démarrons cette dernière étape plus motivés que jamais sachant le but proche et surtout les prévisions météo pessimistes pour l’après midi.
Les paysages de steppes qui se déroulent à l’infini nous sont plus familiers.
Nous longeons la forêt des arbres de la Liberté plantée en novembre 1989 par 1789 petites écoliers, laissons de coté les chaos de rochers du Rouquet blanc (et son célébré chameau) et du Rajal del Gorp, pour rejoindre par la « voie royale » qui reliait Condatomagus à Luteva, la ferme de Saint Michel.
Le temps se faisant de plus en plus en plus menaçant, le casse croûte à la Croix des scouts est vite expédié ce qui nous a permis de savourer pleinement les derniers kilomètres de notre itinérance entre le col du Renard et Millau à travers la forêt de pins noirs de Coste Vieille. Pierre C.
Un grand merci à Pierre et Michèle pour l’organisation parfaite de ce séjour ainsi qu’à Nathalie et Françoise pour leur délicieux cocktail.